Chuter hors du monde (tableau)
(Noir et au-delà, suite)
Angoisse
C’est le point de fuite qui détermine la perspective et la profondeur de la chute. Pour le moment, elle est abyssale tant le sol semble s’effondrer sous ses pieds. S’il fallait en décrire une image, ce serait celle d’un ciel qui s’abîme au-dessus de sa tête, se brise, rendant le monde bancal, et si précaire.
Saisir un instant d’équilibre avant que l’effondrement ne fasse tout disparaître.
Mouvement
Le reflexe est alors celui de s’allonger pour ne jamais quitter complètement le sol, puisque les pieds posés dessus ne suffisent plus à endiguer le sentiment que tout se dérobe, que plus aucune prise n’est possible. Le monde entier paraît lui échapper comme si son corps lui-même s’en détachait. Il se recroqueville alors sur lui-même pour tenter de freiner la sensation de pesanteur qui devient écrasante.
Immobilité
A cet instant l’image est comme figée. Il y a ce moment de sidération totale pendant lequel personne ne sait rien de ce qu’il se passe, de ce qu’il se produit, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. A l’intérieur l’écran est blanc, comme vidé de tout contenu et les émotions envahissent tout au point même de devenir totalement indicibles, inexprimables. Il faudra attendre un peu (combien de temps ?) pour que les mots reviennent, tout d’abord balbutiant, puis en disent quelque chose dans un souffle.
L.B 2013